Frédéric Mistral en 3 dates clés

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Frédéric Mistral naît à Maillane, près de Saint-Rémy-de-Provence, en 1830. Issu d’un milieu aisé, il a la chance de faire des études et obtient sa licence de droit à Aix-en-Provence. De cette instruction, Mistral garde une fervente envie de défendre la Provence et le provençal. Il prend les résolutions suivantes : « premièrement de relever, de raviver en Provence le sentiment d’appartenance que je voyais s’annihiler sous l’éducation fausse et contre-nature de toutes les écoles ; secondement, de provoquer cette résurrection par la restauration de la langue naturelle et historique du pays, à laquelle les écoles font toutes une guerre à mort, troisièmement, de rendre la vogue au provençal par l’influx et la flamme de la divine poésie ». Le ton est donné. 

1854 : la naissance du Félibrige  

A la fois école, association et mouvement littéraire, le Félibrige est fondé par sept poètes passionnés : Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giéra, Anselme Mathieu et Alphonse Tavan. Ensemble, ils s’appliquent à restaurer la langue provençale et à en codifier l’orthographe. La norme mistralienne, ou norme félibréenne, désigne cette simplification, utilisée dans L’Armana Prouvençau, publié en 1855, ou encore dans le Tresor dóu Felibrige, premier dictionnaire provençal-français signé Frédéric Mistral. En préambule, il enjoint les provençaux à se saisir de cet outil pour rendre la langue accessible au plus grand nombre et lui conférer un statut officiel : « Ô peuple du Midi, écoute ma harangue : si tu veux reconquérir l’empire de ta langue, pour t’équiper à neuf puise dans ce Trésor ». Aujourd’hui encore, le Félibrige poursuit son action sur 32 départements d’expression de langue d’Oc. 

1904 : le prix Nobel de Littérature  

Le prix Nobel de Mistral, c’est celui de Mireille, « Mirèio », publié en 1859 après huit années d’écriture. Ce poème en douze chants évoque les amours contrariées de la riche Mireille et du pauvre Vincent, que leurs conditions sociales opposent. En recevant le premier prix Nobel de littérature pour une œuvre en langue régionale, Mistral donne à la langue d’Oc une nouvelle dimension, inspirant les poètes dans le Languedoc, le Limousin, la Gascogne et l’Auvergne, et même une dimension universelle, puisque la renommée du prix va, par-delà les frontières, inviter des auteurs à se réapproprier les langues de leur enfance et de leur terroir. Bref, il réhabilite le « patois » et ouvre la voie à d’autres auteurs comme Daudet, Giono ou Pagnol. L’héritage laissé par Frédéric Mistral va contribuer à ancrer la culture provençale.  

1909 : L’ouverture du Museon Arlatan  

L’argent que Mistral a reçu de son prix Nobel est investi dans le Museon Arlatan, son « Panthéon de la Provence » conçu comme un « musée de la vie vivante ». Une décision qui va dans la continuité de la fondation d’un premier musée en 1896 qui a marqué le début de la collecte d’objets que Mistral va pouvoir installer dans l’hôtel de Laval-Castellane, à Arles. Pour lui, le musée est une manière de dire le poème provençal à ceux qui ne savent pas lire, de transmettre une image complète du terroir qui englobe coutumes, croyances, modes de vie. D’autres musées, à l’instar du Musée Provençal de Château-Gombert, ont intégré l’approche muséale des félibriges pour transmettre l’histoire et les traditions du territoire.   

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